Des fines herbes contre les insectes ravageurs? Eh oui, c’est efficace!

Dans un aménagement paysager, mais particulièrement au potager ou au jardin fruitier, on n’aime pas que les plantes soient attaquées par des insectes ravageurs. Surtout si ceux-ci risquent de détruire complètement les plantes.

Si au cours des 50 dernières années le réflexe a été d’utiliser des pesticides, puis des biopesticides, on retourne aujourd’hui à des savoirs plus ancestraux… et écologiques.

Au Moyen Âge on les appelait les Simples et elles servaient principalement à soulager, et même guérir les malades. On les appela ensuite plantes médicinales. Durant toutes ces années, plusieurs de ces plantes ont servi à préparer des décoctions pour soigner d’autres plantes. C’est le cas, par exemple, de l’absinthe, de la consoude, de la rue et de la tanaisie. Au fil du temps, perdant un peu de leur utilité, un grand nombre d’entre elles sont devenues des fines herbes ou des plantes aromatiques.

On retrouve aujourd’hui les effets bénéfiques de plusieurs fines herbes afin de contrôler des populations d’insectes ravageurs.

Comment ça marche?

Comment, par quels moyens, les fines herbes repoussent les insectes ravageurs? Voici les principales raisons :

  • par leurs odeurs : les fines herbes (et c’est souvent pour cela qu’on les consomme) sécrètent des composés chimiques qui ont pour effet d’éloigner certains insectes. Par exemple, quand ils sentent des odeurs de poivre, de thym et de menthe qui émanent des sarriettes un grand nombre d’insectes nuisibles qui attaquent les haricots passent leur chemin;
  • en créant de la confusion olfactive : beaucoup d’insectes nuisibles se « guident » à l’odeur pour retrouver leurs « proies ». La présence de fines herbes qui dégagent des odeurs différentes les déroutes. Par exemple, les odeurs de citron et de camphre de la sauge officinale déstabilisent les piérides du chou ou les mouches de la carotte à la recherche de leurs plantes hôtes;
  • en désorientant leurs sens visuels : c’est particulièrement vrai pour les plates-bandes composées d’un grand nombre de plantes semblables. Intercaler des plantes plus hautes ou de couleur et de formes différentes déstabilise les insectes ravageurs qui ne trouvent pas une belle « piste d’atterrissage », bien « déblayée ».
  • en magnétisant les insectes bénéfiques : plusieurs fines herbes appâtent des insectes prédateurs et des parasites qui se nourrissent (œufs, etc.) d’insectes ravageurs. En dévorant ou en parasitant les ravageurs, les insectes bénéfiques réduisent, de manière naturelle, les populations d’insectes problématiques. Par exemple, l’aneth attire les coccinelles qui dévorent les pucerons. L’achillée millefeuille attire les syrphes, chrysopes, ichneumons, guêpes prédatrices, qui eux s’attaquent aux chenilles. Les menthes appâtent les guêpes prédatrices, les coccinelles et les hyménoptères parasites (ichneumons, braconidés, chrysopes, etc.) qui sont des prédateurs des altises, charançons, chenilles, cochenilles, mouches, pucerons, etc. De tels cas sont nombreux.

Quelques fines herbes contrôlant les populations d’insectes ravageurs

Absinthe – Agastache fenouil – Aneth – Angélique – Anis – Basilic vert – Bourrache – Calament – Camomille allemande – Ciboulette – Ciboulette à l’ail – Citronnelle – Coriandre – Estragon français – Hysope – Livèche – Marjolaine – Mélisse – Menthe – Origan – Persil – Raifort – Romarin – Rue des jardins – Sarriette – Stévia – Sauge officinale – Verveine citronnelle – Tanaisie – Thym

Comment les utiliser?

En fait, c’est très simple. Il suffit de disperser les fines herbes que l’on aime dans les plates-bandes. Comme plusieurs sont décoratives, elles apportent leurs beautés à l’aménagement paysager.

Une vaste majorité des fines herbes sont vivaces. On les traite donc comme tels. Celles qui sont annuelles peuvent être changées de place chaque année.

Comme près des deux tiers des fines herbes ne sont pas de plantes très exigeantes, elles sont faciles à cultiver. Sans compter que, le plus souvent, elles ne sont pas attaquées… par les insectes ravageurs.

Faut-il chercher à associer des plantes en particulier?

Associer fines herbes et plantes comestibles, particulièrement des légumes, pour des contrôles spécifiques est possible dans un potager. En effet, il existe assez d’études et d’expérimentations qui permettent de faire un bon compagnonnage.

Pour ce qui est des associations entre fines herbes et plantes décoratives, les données sont beaucoup plus rares. On procède donc de manière aléatoire, en se basant sur des éléments esthétiques plutôt que scientifiques. Souvent, la nature fait bien les choses!

Des fleurs décoratives et utiles

Plusieurs plantes dont les fleurs sont comestibles ont les mêmes propriétés que les fines herbes. Elles sont bien entendues faciles à associer dans les plates-bandes. Il s’agit des capucines, chrysanthèmes comestibles, consoudes, coquelicots, cosmos, géraniums à parfum, monardes écarlates, œillets mignardises, pétunias, soucis des jardins et tagètes.

Faites-vous aider

Vous n’êtes pas certain de la manière dont il faut procéder. N’hésitez pas à demander l’aide d’un de nos Maîtres Paysagistes. Les fines herbes font partie des plantes qu’ils utilisent souvent dans les aménagements paysagers.

 

Par Bertrand Dumont

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